Le GUERI d’OR 2023

7 cas remarquables   La compétition a réuni sept candidats talentueux, provenant de 7 hôpitaux différents, qui ont présenté des cas exceptionnels. On a vu : – une prise en charge endovasculaire d’une dissection aortique post-chimioembolisation hépatique sur lésion intimale par le cathéter ; – une recanalisation portale complexe ; – un saignement de l’artère pulmonaire après cryoablation dans le cadre du traitement percutané d’une métastase de cancer colorectal ; – une embolisation veineuse complexe par abord de la veine dorsale de la verge ; – une extraction d’une colonne de ciment postcimentoplastie vertébrale, responsable de trouble du rythme cardiaque ; – et même un cas de trouble érectile ! Mais le cas qui a remporté le premier prix était une technique de drainage transgastrique percutané innovante, utilisant différentes techniques couramment utilisées en pathologie biliaire et urinaire oncologiques. Une véritable prouesse qui a suscité l’admiration de tous. Bravo à Marie-Charlotte Hesler du centre hospitalier territorial Gaston-Bourret de Nouvelle-Calédonie qui repart avec le trophée : une bouteille de chartreuse, Grenoble oblige !   Complémentarité entre RI et oncologie   Ce qui a été particulier cette année, c’est la mise en avant de la complémentarité entre la radiologie interventionnelle (RI) et l’oncologie. Ces deux spécialités se rejoignent pour offrir des solutions de pointe aux patients atteints de cancer. Les radiologues interventionnels jouent un rôle essentiel dans la prise en charge multidisciplinaire de ces patients, et le GUERI d’OR en est la preuve. Cette compétition ne se limite pas à la reconnaissance des talents individuels, elle encourage également la collaboration et l’échange entre radiologues interventionnels et oncologues. C’est une occasion unique d’apprendre les uns des autres, de partager nos connaissances et de travailler ensemble pour améliorer les soins aux patients. Le GUERI d’OR est un véritable moteur d’innovation, qui pousse les radiologues interventionnels et les oncologues à repousser les limites dans leurs domaines respectifs. Figure. Patient de 63 ans aux antécédents de cancer du rein avec métastases pancréatiques responsables de pancréatites aiguës à répétition, qui se présente aux urgences pour douleur abdominale et difficulté d’alimentation. Le scanner retrouve un volumineux pseudokyste pancréatique (A). Le traitement de référence aurait été un drainage transgastrique par l’équipe d’endoscopie digestive car un drainage radiologique percutané direct est à risque de fistule pancréatico-cutanée chronique. Cependant, il n’y a pas de possibilité gastro-entérologique interventionnelle sur l’île de la Nouvelle Calédonie. Marie-Charlotte Hesler, en concertation multidisciplinaire avec l’équipe oncologique, décide donc de réaliser un drainage transgastrique percutané en mettant en place une gastrostomie et un drain biliaire interne-externe dans un premier temps (comme pour un drainage biliaire sur obstacle tumoral) (B). Puis, devant la bonne efficacité, elle met en place des sondes double J (comme pour un drainage urinaire sur obstacle tumoral) et retire la sonde de gastrostomie (C). Le patient se retrouve ainsi drainé de sa collection à travers son estomac !