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Gynécologie & Sénologie

Publié le 14 avr 2025Lecture 3 min

Actualités sur le traitement médical du cancer de l’ovaire en rechute

Catherine FABER, Saint-Mandé

Plusieurs pistes thérapeutiques sont en cours d’évaluation dans le cancer de l’ovaire en rechute dans le contexte où le besoin de nouveaux traitements pour les rechutes platine-résistantes est majeur.

L’intervalle entre la fin de la prise en charge initiale du cancer de l’ovaire et la rechute permet de distinguer les patientes platine sensibles (> 6 mois) et platine résistantes (< 6 mois). En cas de rechute platine sensible, on propose une double chimiothérapie associant le carboplatine avec la doxorubicine plutôt qu’avec le paclitaxel. Cette attitude préférentielle est validée par l’étude CALYPSO (SSP médiane 11,3 mois vs 9,4 mois)(1). Une chirurgie ou une thérapie ciblée peut être ajoutée à la chimiothérapie. Il faut savoir que la combinaison carboplatine-doxorubicine et bévacizumab est une option est hors AMM. La stratégie médicale préconisée par les recommandations Nice/Saint-Paul-de-Vence2 dépend aussi du statut BRCA, des traitements antérieurs et de la toxicité. Pour les rechutes platine-résistantes, les options de chimiothérapie (doxorubicine, paclitaxel, topotécan, gemcitanine) ont une efficacité proche avec un taux de réponse objective (TRO) de 10 % à 30 %, une SSP de 3 à 5 mois et une survie globale (SG) de 6 à 16 mois(2). Le type de chimiothérapie est aussi choisi en fonction de la toxicité séquellaire et du traitement antérieur. D’après les quelques études randomisées comparant monochimiothérapie et polychimiothérapie, cette dernière a une toxicité plus importante, pour une efficacité qui n’apparait pas significativement meilleure. Le rechallenge par bévacizumab n’est pas encore validé malgré les résultats significatifs de l’essai AURELIA sur la SSP (6,7 mois sous chimiothérapie + bévacizumab vs 3,4 mois sous chimiothérapie seule)(3).   ADC et immunothérapie Les rechutes précoces restent à ce jour de pronostic sévère. Leur prise en charge est un défi majeur qui nécessite de trouver d’autres traitements. Les anticorps-médicament conjugués (ADC : Anticorps Drug Conjugués) semblent être une voie d’avenir(4). Premier ADC autorisé dans le cancer de l’ovaire résistant, le mirvetuximab soravtansine cible le récepteur alpha du folate (FRα), surexprimé dans 76 % à 89 % des cancers de l’ovaire(5). Il est en accès précoce depuis février 2025 pour les patientes présentant une expression tumorale élevée de FRα et ayant ont reçu une à trois lignes de traitement systémique antérieures. Dans cette population, l’essai MIRASOL a mis en évidence des bénéfices significatifs du mirvetuximab soravtansine en termes de SSP (5,62 mois vs 3,98 mois sous chimiothérapie) et de SG (16,46 mois vs 12,75 mois)(6). Bien que modestes, ces résultats apportent la première lueur d’espoir pour les patientes platine résistantes. Cet ADC a aussi permis d’obtenir un meilleur taux de contrôle tumoral (42,3 % vs 15,9 %). Ses effets secondaires diffèrent de ceux observés habituellement par les oncologues avec notamment beaucoup de toxicités ophtalmologiques. Chez les patientes platine sensibles, l’étude PICOLO a également donné des résultats assez intéressants du traitement par mirvetuximab avec un TRO d’environ 50 % et une SSP médiane de 7 mois(7). Sa prescription dans cette indication n’est pas encore d’actualité. Le développement d’ADC ciblant le même récepteur, le farlétuzumab erctéribuline et le luveltamab tazevibulin, est moins avancé(8,9). Le ciblage d’autres récepteurs a donné des résultats encourageants dans les rechutes notamment platine-résistantes. Les données de 35 patientes avec cancer de l’ovaire incluses dans un essai de phase 2 montrent qu’avec le datopotamab déruxtécan, qui cible TROP-2, le TRO est de 42,9 % et la SSP médiane de 5,8 mois(10). Une autre voie explorée dans le cancer de l’ovaire est celle des inhibiteurs du point de contrôle immunitaire. Les études actuelles sur les immunothérapies en première ligne en traitement adjuvant ne semblent pas donner de résultats positifs. Dans les situations de rechutes, on n’a pas non plus l’impression que la triple association bévacizumab, olaparib et durvalumab améliore le taux de contrôle et la SSP des patientes (phase 2). Les seules données sur la SG proviennent de l’étude ATALANTE chez des patientes platine sensibles(11). Cet essai de phase 3 montre une tendance à une meilleure SG en cas d’ajout de l’atézolizumab (anticorps anti-PDL1) à la double chimiothérapie à base de platine et de bévacizumab, mais ses résultats ne sont pas significatifs. L’immunothérapie n’a donc pas encore place pour le cancer de l’ovaire en rechute. On attend les résultats d’autres études (FIRST, KEYLYNK, ATHENA COMBO).

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