Publié le 06 mar 2025Lecture 2 min
Cancers gastriques HER2+ : résultats de l’essai « INNOVATION »
Sophie CARRILLO, Paris

L’essai de phase II EORTC-1203 « INNOVATION » a évalué l'ajout du trastuzumab (T) +/- pertuzumab (P) à la chimiothérapie (CT) périopératoire pour les cancers gastriques HER2+ opérables. Les résultats en termes de bénéfices sur la survie sans progression et la survie globale sont décevants.
Dix à 20 % des cancers gastriques (GC) sont HER2 positifs. Le rôle du traitement anti-HER2 périopératoire n'est pas encore défini.
L’essai de phase II, EORTC-1203 GITC « INNOVATION »(1), randomisé et ouvert, a évalué le bénéfice en termes de survie globale (SG) de la chimiothérapie périopératoire (CT) seule ou en combinaison avec le trastuzumab (T) ou le trastuzumab et le pertuzumab (P) pour les cancers gastriques HER-2+ et les cancers de la jonction œsogastrique (JOG). 172 patients (pts) avec un statut HER-2 positif confirmé de manière centralisée et un cancer gastrique ou de la jonction œsogastrique résécable (stades UICC TNM Ib-III) ont été inclus. Les patients ont été randomisés selon un ratio de 1:2:2 dans :
Bras A (CT seule) (35 pts) ;
Bras B (CT + T [8 mg/kg, suivi de 6mg toutes les 3 semaines]) (67 pts) ;
Bras C (CT + T + P [840 mg toutes les 3 semaines]) (70 pts).
La chimiothérapie initiale était à base de cisplatine (80 mg/m² le jour 1) et de capécitabine (2 x 1 000 mg/m²/jour le jour 1) pendant 3 cycles avant et après la chirurgie. Après la publication de l'étude FLOT-4(2), le protocole a été modifié. La chimiothérapie a été remplacée par 4 cycles de FLOT, avec FOLFOX ou CAPOX comme alternatives pour les patients non éligibles pour FLOT. Dans les bras B et C, T et P ont été poursuivis au même dosage au-delà de la chimiothérapie pour un total de 17 cycles. Parmi les 172 patients randomisés, 161 ont satisfait à tous les critères d'éligibilité clés et ont commencé leur traitement attribué (population selon le protocole). Les taux de réponse pathologique majeure (RPM) déterminés de manière centralisé étaient de 33,3 %, 53,3 % et 37,9 % dans les bras A, B et C après modification du protocole, contre 8,3 %, 16,7 % et 12,5 % avant (ASCO 2024, résumé 4057).
Après un suivi médian de 4,3 ans, dans les bras A, B, C, respectivement 63,6 %, 64,7 % et 50,4 %, et 51,9 %, 61,0 % et 47,9 % des patients étaient sans progression à 3 et 5 ans. Comparé à la chimiothérapie seule, les HR pour la survie sans progression (SSP) par rapport à CT+T étaient de 0,88 (IC90% : 0,51 à 1,53) et pour CT+T+P de 1,40 (IC90% : 0,82 à 2,37). Les taux de survie globale (OS) à 3 et 5 ans dans les bras A, B et C étaient respectivement de 75,6 %, 76,9 % et 65,2 %, et 60,5 %, 67,5 % et 62,6 %. Comparés à la chimiothérapie seule, les HR pour la SG pour CT+T et CT+T+P étaient respectivement de 0,89 (IC95% : 0,42 à 1,88) et de 1,29 (IC95% : 0,62 à 2,66).
Conclusions
Même si l’addition d’anti-HER2 à la chimiothérapie améliore la RPM, il n’a pas été observé de bénéfices en termes de SSP et SG après modification du protocole de chimiothérapie. L'ajout de CT+T+P s'est avéré délétère.
Résultats de SSP et SG à 3 ans. © EORTC-1203 « INNOVATION »
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