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Onco-hémato

Publié le 15 nov 2024Lecture 3 min

EHA 2024 | Associer le belantamab mafodotin : quelle efficacité dans le myélome multiple récidivant ?

Karelle GOUTORBE, Reims

Avec l’utilisation de triple ou quadruple thérapie en première ligne de traitement du myélome multiple, le développement de nouvelles combinaisons devient nécessaire en cas de rechute. Dans cette situation, le belantamab mafodotin (Blenrep®) pourrait ouvrir de nouvelles perspectives…

Le belantamab mafodotin (belamaf) est composé d’un anticorps monoclonal humanisé afucosylé de type IgG1κ (belantamab) dirigé contre l’antigène de maturation des cellules B (BCMA), conjugué au maléimidocaproyl monométhyl auristatine F (mcMMAF). Dans l’étude DREAMM-7, cet anticorps conjugué a déjà prouvé son efficacité en association au bortézomib et à la dexaméthasone (BVd), versus daratumumab-bortézomib-dexaméthasone (DVd), chez des patients prétraités. En effet, il avait montré une amélioration significative de la survie sans progression (SSP) et une tendance favorable en termes de survie globale (SG).   Une nouvelle triple thérapie évaluée en rechute L’essai de phase III DREAMM-8(1,2) s’est lancé pour objectif d’évaluer une nouvelle triple thérapie, associant le belantamab mafodotin au pomalidomide et à la dexaméthasone, chez des patients atteints de myélome multiple en rechute ou réfractaire ayant reçu au moins une ligne de traitement antérieur (incluant le lénalidomide). En revanche, les participants ne devaient pas être prétraités par un anti-BCMA ou le pomalidomide, ni être réfractaires ou intolérants au bortézomib. En association au pomalidomide et à la dexaméthasone (figure 1), les 302 sujets randomisés (1:1) recevaient soit le belantamab mafodotin (BPd), soit le bortézomib (PVd). Ils avaient environ 67 ans d’âge médian. Figure 1. © EHA 2024   Un risque de progression diminué de 48 % Présenté lors des derniers congrès d’oncologie (ASCO) et d’hématologie (EHA), le bénéfice était significativement supérieur sous belantamab mafodotin, après un suivi médian de 21,8 mois. En effet, la SSP (objectif principal) n’était pas atteinte dans le bras BPd versus 12,7 mois dans le groupe PVd (p < 0,001), soit une réduction de 48 % du risque de progression (HR = 0,52). Quant à la SSP à 12 mois, elle était respectivement de 71 % versus 51 % (figure 2). Un bénéfice en SSP était retrouvé quels que soient les sous-groupes analysés (selon l’âge, l’état général, le risque cytogénétique, la résistance au lénalidomide, à un anti-CD38…). Le taux de réponses objectives était également plus élevé sous belantamab mafodotin (77 % versus 72 %), avec notamment un taux de réponses complètes (RC) et RC strictes (RCs) plus que doublé dans le bras BPd : 40 % versus 16 %. De plus, « la proportion de patients en RC ou mieux (RCs), présentant une maladie résiduelle négative, était cinq fois plus élevée dans le groupe BPd que dans le bras PVd (23,9 % versus 4,8 %) », précise le Pr Meletios A. Dimopoulos (Grèce) lors de sa communication au congrès européen d’hématologie (EHA). Concernant la durée médiane de réponse, elle était également prolongée : non atteinte sous BPd versus 17,5 mois dans le bras PVd. Le délai jusqu’à la seconde rechute (SSP2) était également plus long dans le groupe BPd (non atteint versus 22,4 mois, HR = 0,61). La survie globale (SG) n’était pas encore mature lors de l’analyse, mais une tendance favorable au groupe BPd se dégageait (SG non atteinte dans les deux bras, HR = 0,77). Figure 2. © EHA 2024   Des troubles oculaires à gérer Concernant le profil de tolérance, des effets indésirables (EI) de grade 3/4 étaient retrouvés chez 91 % des patients sous BPd, versus 73 % dans le bras PVd. Des troubles oculaires (vision floue, sécheresse, sensation de corps étranger…) étaient observés chez 89% des sujets traités par BPd, versus 30 % sous PVd (43 % vs 2 % de grade 3-4). Ils se sont avérés généralement réversibles, gérables en modifiant les doses, et ont entraîné peu d’arrêts de traitement (9 %). Quant aux d’EI sévères, leurs taux s’élevaient respectivement à 63 % versus 45 % (EI fatals : 11 % dans les deux bras). Les arrêts de traitements ont concerné 15 % des patients sous BPd, versus 12 %. « La sécurité et la tolérance de BPd sont cohérentes avec le profil de sécurité attendu de chaque agents », souligne le Pr Dimopoulos. En termes de qualité de vie, aucune différence n’a été constatée entre les deux groupes étudiés. « Ces résultats, avec ceux de l’étude DREAMM-7, suggèrent que les associations avec le  belantamab mafodotin peuvent devenir un standard dès la première rechute de traitement (ou plus tard), en raison d’une efficacité robuste, d’une tolérance gérable, et d’une facilité d’administration », conclut le Pr Dimopoulos.

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