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Onco-hémato

Publié le 20 aoû 2024Lecture 2 min

EHA 2024 | Myélome multiple nouvellement diagnostiqué : combiner l’isatuximab à la chimiothérapie standard améliore la survie sans progression chez les patients inéligibles à la transplantation

Suzette VINALET, Paris

L’isatuximab (Isa) est un anticorps monoclonal ciblant la glycoprotéine transmembranaire CD38 exprimée dans les cellules du myélome multiple (MM). Il agit selon de multiples mécanismes : cytotoxicité cellulaire et phagocytose dépendantes des anticorps (ADCC/ADCP), cytotoxicité dépendante du complément (CDC), apoptose directe, immunomodulation et inhibition de l’activité ectoenzymatique. En France, il est déjà homologué en association au pomalidomide et à la dexaméthasone dans le MM en rechute ou réfractaire (au moins deux traitements antérieurs) ou au carfilzomib/dexaméthasone après au moins un traitement préalable. Combiné à la chimiothérapie standard bortézomide/lénalidomide/dexaméthasone (VRd) dans un essai de phase Ib, il a également montré ses effets cliniques et une bonne tolérance chez les patients nouvellement diagnostiqués (ND) et inéligibles à la greffe(1). Qu’en est-il en étude de phase III ?

  Une réduction de 40 % du risque de progression L’essai de phase III international randomisé IMROZ(2) a été mené chez 446 patients ND de 80 ans maximum (72 ans d’âge médian), dans 21 pays. En phase d’initiation, 265 sujets recevaient le protocole Isa+VRd (puis Isa+Rd en maintenance) et 181 étaient traités par VRd (Rd en entretien). Les patients progressant sous Rd en phase de maintenance pouvaient passer sous Isa+Rd (figure 1). Figure 1. © EHA 2024   Après un suivi médian de 60 mois, la survie sans progression (SSP, objectif principal) n’était toujours pas atteinte sous Isa-VRd et s’élevait à 54,34 mois dans le groupe VRd. Ainsi, grâce à l’ajout de l’isatuximab, le taux de SSP à cinq ans était significativement augmenté : 63,2 % sous Isa-VRd versus 45,2 % dans le bras VRd (p = 0,0005). Le risque de progression était donc diminué de 40,4 % (HR = 0,596) sous Isa-VRd (figure 2). Ce bénéfice était retrouvé quels que soient les sous-groupes analysés, même en cas de facteurs pronostiques négatifs. Figure 2. © EHA 2024   Deux fois plus de maladie résiduelle négative persistante Une réponse profonde a également été observée dans le bras Isa-VRd, avec un taux de réponse complète (RC) et RC stricte de 74,7 % (versus 64,1 % sous VRd). De plus, la maladie résiduelle mesurable négative (MRD-) chez les patients en RC (MRD-RC) étaient significativement améliorée (55,5 % sous Isa-VRd versus 40,9 % avec VRd, p = 0,003). Le taux de MRD- était aussi plus élevé (58,1 % versus 43,6 %). Quant à la MRD- soutenue pendant au moins 12 mois, elle était presque doublée avec l’ajout de l’isatuximab (46,8 % versus 24,3 %). A cinq ans, la survie globale (SG) était encore immature, malgré une tendance en faveur du bras Isa-VRd (72,3 % versus 66,3 %), soit une réduction de 22,4 % du risque de décès (HR = 0,776). Ainsi, « le gain en efficacité apporté par Isa-VRd, suivi de Isa-Rd, instaure ce protocole comme nouveau traitement standard chez les patients avec un MMND, inéligibles à la transplantation et ayant au maximum 80 ans », a confirmé le Pr Facon.   Un profil de tolérance acceptable Dans le bras Isa-VRd, il a été observé un taux plus élevé d’effets indésirables (EI) de grade ≥ 3 (91,6 % versus 84 %) et de grade 5 (11 % versus 5,5 %). Il a notamment été rapporté davantage de neutropénies (grade ≥ 3 : 54,4 % versus 37 %) et d’infections (grade ≥ 3 : 44,9 % versus 38,1 %) dont des pneumonies. Cependant, la durée de traitement était bien plus longue dans le groupe Isa-VRd : 53,2 mois contre 31,3 mois sous VRd. Ajustés à l’exposition, les taux d’incidence d’EI devenaient presque équivalents. « Le traitement par Isa-VRd a été bien toléré, a précisé le Pr Facon. Le profil de tolérance est resté cohérent avec les toxicités connues de chaque agent ».

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