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Onco-hémato

Publié le 12 sep 2024Lecture 3 min

EHA 2024 | LDGCB récidivant ou réfractaire : l’ajout bénéfique du glofitamab au GemOx

Suzette VINALET, Paris

En monothérapie, le glofitamab a déjà fait ses preuves chez les patients atteints de lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB) en rechute ou réfractaires (R/R) après au moins deux lignes de traitements antérieurs. Mais qu’en est-il en association ?

Anticorps monoclonal bispécifique, le glofitamab se lie simultanément aux antigènes CD20 (sur les lymphocytes B) et CD3 (sur les lymphocytes T). Via la formation d’une synapse immunologique, il entraîne l’activation et la prolifération des lymphocytes T, la sécrétion de cytokines et la libération de protéines cytolytiques, qui induisent la lyse des lymphocytes B exprimant l’antigène CD20. Récemment indiqué en monothérapie dans le LDGCB en R/R après au moins deux lignes de traitements préalables, le glofitamab a été évalué en association dans l’étude de phase III randomisée STARGLO(1).   Près de 300 patients en seconde ligne ou plus De février 2021 à mars 2023, l’essai a inclus 274 patients atteints d’un LDGCB en R/R, préalablement traités par au moins une thérapie systémique, et inéligibles à la transplantation (pour les sujets avec une ligne de traitement antérieur). Les 183 sujets du bras expérimental recevaient le glofitamab (Glofit) associé au protocole gemcitabine et oxaliplatine (GemOx) pendant huit cycles, suivi de quatre cycles de glofitamab en monothérapie. Les 91 autres participants étaient traités par rituximab combiné à GemOx (R-GemOx) pendants huit cycles (figure 1). Une première analyse intermédiaire a été effectuée en mars 2023 après 11,3 mois de suivi médian pour la survie globale (SG, critère principal), puis une actualisation est intervenue en février 2024 à 20,7 mois de suivi. Les patients avaient 68 ans d’âge médian. Au total, 63 % d’entre eux avaient reçu une ligne de traitement antérieur et 37 % deux lignes ou plus. Par ailleurs, 56 % avaient une maladie réfractaire primaire et 61 % étaient résistants à la dernière thérapie systémique. Figure 1. © EHA 2024   Une réduction de 40 % du risque de décès « Le glofitamab est le premier anticorps bispécifique CD20xCD3 à démontrer un bénéfice en termes de survie dans le LDGCB lors d’un essai de phase III randomisé », a souligné le Pr Jeremy Abramson (Boston, États-Unis) qui présentait l’étude lors du 29e congrès de l’Association européenne d’hématologie (EHA). En effet, la SG à 11,3 mois (analyse primaire) était significativement prolongée (figure 2) : non atteinte sous Glofit-GemOx versus 9 mois pour R-GemOx (p = 0,011), soit une diminution de 41 % du risque de décès (HR = 0,59). Dans l’analyse actualisée à 20,7 mois, la SG atteignait 25,5 mois sous Glofit-GemOx versus 12,9 mois pour R-GemOx (p = 0,006), soit 38 % de réduction du risque de décès (HR = 0,62). Figure 2. © EHA 2024   De plus, la survie sans progression était significativement améliorée dans le bras glofitamab : 12,1 versus 3,3 mois (p < 0,000001) selon la première analyse (9,6 mois de suivi), soit une baisse de 63 % du risque de progression (HR = 0,37). Dans l’analyse actualisée à 16,1 mois, elle se prolongeait jusque 13,8 mois sous Glofit-GemOx (versus 3,6 mois, p < 0,000001), soit 60 % de réduction du risque de progression (HR = 0,40). Le taux de réponse complète était également bien plus élevé sous glofitamab, avec une différence de 33,2 % entre les deux bras dans l’analyse actualisée : 58,5 % versus 25,3 % (p < 0,0001). « Ces résultats soutiennent l’utilisation du glofitamab associé à la gemcitabine et à l’oxaliplatine dans le traitement du LDGCB récidivant ou réfractaire », a ajouté le Pr Abramson.   Davantage de toxicités sous glofitamab ? Concernant le profil de tolérance, les effets indésirables (EI) sont plus importants dans le bras glofitamab, avec notamment 77,8 % de toxicités de grade 3-5 (versus 40,9 %) et 8,3 % d’EI (fatals) de grade 5 (versus 4,5 %). Il s’agit surtout du syndrome de relargage des cytokines (44,2 % sous Glofit-GemOx, principalement de bas grade et lors du premier cycle), de toxicités neurologiques (58,3 % versus 39,8 %), d’infections (57,2 % versus 29,5 %), de neutropénies (42,2 % versus 30,7 %) et des EI liés au Covid-19 (18,3 % versus 9,1 %). Néanmoins, l’exposition au traitement est très différente entre les deux groupes. En effet, le nombre médian de cycles administrés est de 11 dans le bras Glofit-GemOx versus 4 pour R-GemOx, d’où la présence d’une toxicité cumulée sous glofitamab.

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