Urologie
Publié le 09 juil 2024Lecture 2 min
ASCO URO 2024 | Chimio-immunothérapie dans les tumeurs du pénis : une association prometteuse
Natacha NAOUN, Institut Gustave Roussy, Villejuif
Le carcinome épidermoïde du pénis localement avancé et/ou métastatique est parmi les cancers génito-urinaires les plus rares, notamment dans les pays industrialisés avec une incidence de 450 cas par an en France.
Il s'agit d'une pathologie peu chimio-sensible pour laquelle les données sont rares, rarement prospectives et non randomisées. Le pronostic est sombre avec une évolution locorégionale rapide et symptomatique malgré une chimiothérapie à base de sel de platine. Par analogie avec les autres carcinomes épidermoïdes, il existe un rationnel à proposer l'immunothérapie à ces patients dont la majorité présentent un cancer HPV induit.
Méthodologie
L'essai de phase II non randomisé HERCULES visait à évaluer chez les patients avec une maladie avancée ou métastatique l'association d'une chimiothérapie conventionnelle (cisplatine 70 mg/m2 ou carboplatine AUC5 à J1 et 5-FU 1 000 mg/m2 de J1 à J4) et d'une immunothérapie (pembrolizumab 200 mg) toutes les 3 semaines pour 6 cycles, suivie d'une maintenance par pembrolizumab seul jusqu'à 34 cycles.
Résultats
D'août 2020 à décembre 2022, 37 patients ont été inclus dont 33 ont pu être analysés. 64,9 % présentaient une maladie métastatique, 21,6 % une rechute et 13,5 % une maladie localement avancée. Le taux de réponse objective était de 42,4 % (IC95% 25,5-60,8). La durée médiane de réponse était de 5,9 mois (IC95 4,4-9,0), le délai médian de réponse était de 1,4 mois (IC95 1,3-1,8), et la durée médiane de suivi était de 24 mois (IC9513,5-26,4) (figure 1).
Figure 1. Swimmers plot représentant les réponses au traitement. ©ASCO2024
Ce taux passait à 75 % pour les patients avec une charge mutationnelle élevée et à 55,6 % pour les patients HPV positifs (figure 2).
Figure 2. Taux de réponse objective selon le statut TMB, HPV, MMR et PD-L1. ©ASCO2024
Le profil de toxicité ne semblait pas différer des associations chimio-immunothérapie habituelles.
Conclusion
Ces résultats tendent à confirmer l'intérêt de l'immunothérapie dans cette pathologie. Néanmoins, le petit effectif, uniquement dans une population brésilienne et sans randomisation permettent difficilement d'implémenter ces résultats en pratique. Les résultats de l'essai français PULSE qui évalue l'intérêt d'une immunothérapie de maintenance par avélumab chez les patients répondeurs à la chimiothérapie (NCT03774901) sont d’autant plus attendus pour confirmer ces résultats encourageants.
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