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Pneumologie

Publié le 07 juin 2024Lecture 3 min

ASCO 2024 | CBNPC localement avancés non résécables avec mutation EGFR : résultats impressionnants de l’étude LAURA

Sylvie LE GAC, Courbevoie

L’étude LAURA a évalué dans les CBNPC avec addiction oncogénique EGFR localement avancés l’osimertinib post-radiochimiothérapie. Les résultats sont impressionnants et cette stratégie thérapeutique va devenir un nouveau standard de soins dans cette situation clinique.

Les CBNPC avec addictions oncogéniques sont souvent des cancers des non-fumeurs. La stratégie thérapeutique vise à utiliser des thérapies ciblées avec lesquelles des régressions tumorales très spectaculaires sont observées. Dans les formes localement avancées non résécables, les patients sont traités par chimiothérapie et radiothérapie quelle que soit la présence d’une mutation ou pas. L’étude LAURA de phase III, en double aveugle, présentée en séance plénière est une étude qui a évalué l’adjonction d’un anti-EGFR, l’osimertinib (n = 216), versus placebo (n = 73) après radio-chimiothérapie, chez des patients qui ont un CBNPC avec mutation de l’EGFR localement avancés non résécables. Le traitement de consolidation par osimertinib était administré jusqu’à progression de la maladie. Les résultats annoncés et publiés concomitamment dans le NEJM (1) ont montré que l’osimertinib réduit le risque de progression de la maladie ou de décès de 84 % par rapport au placebo (rapport de risque [RR] 0,16 ; intervalle de confiance à 95 % [IC] 0,10-0,24 ; p < 0,001), tel qu'évalué par une revue centralisée indépendante en aveugle. La médiane de la SSP était de 39,1 mois chez les patients traités par osimertinib, contre 5,6 mois pour le placebo. Il est important de noter qu'un avantage cliniquement significatif en matière de SSP a été observé dans tous les sous-groupes préspécifiés, y compris le sexe, la race, le type de mutation du EGFR, l'âge, les antécédents de tabagisme et les antécédents de radio chimiothérapie. Les données sur la survie globale (SG) ont montré une tendance favorable pour osimertinib, bien que les données n'étaient pas matures au moment de cette analyse. L'essai continuera à évaluer la survie globale comme critère d'évaluation secondaire. Figure 1. Médiane de survie sans progression. ©ASCO2024 « Les résultats impressionnants de l'essai de phase III LAURA en matière de survie sans progression représentent une avancée majeure pour les patients atteints d'un cancer du poumon de stade III avec mutation de l'EGFR, pour lesquels aucun traitement ciblé n'est disponible. L'osimertinib a retardé le risque de progression de la maladie ou de décès d'un pourcentage sans précédent de 84 %. a déclaré Suresh Ramalingam, directeur exécutif du Winship Cancer Institute de l'Université Emory, Atlanta, États-Unis, et investigateur principal de l'essai. La survie sans progression a augmenté de plus de trois ans sous osimertinib dans ce contexte potentiellement curatif, ce qui renforce la nécessité de tester et de diagnostiquer les patients à un stade précoce. » Le profil de tolérance était celui attendu avec cette classe pharmacologique. Les effets indésirables de grade ≥ 3 ont été plus nombreux dans le bras osimertinib, 35 % versus 12 % dans le bras placebo. Les arrêts de traitement étaient de 13 % dans le bras osimertinib versus 5 % dans le bras placebo. « L'essai LAURA comble une lacune critique dans le traitement systémique de consolidation du CBNPC mutant EGFR de stade III non résécable, pour lequel l'immunothérapie a montré des avantages limités », a déclaré Vamsi Velcheti (NYU Langone’s Perlmutter Cancer Center). « Les résultats convaincants de l'osimertinib ouvrent la voie à un nouveau standard de soins. »

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