Publié le 19 fév 2024Lecture 3 min
Les AR GLP-1 ne majorent pas le risque de cancer du pancréas chez les personnes vivant avec un DT2
Bernard BAUDUCEAU, Saint-Mandé
Le diabète est responsable de l’augmentation de l’incidence de certains cancers, notamment ceux touchant le pancréas. Ces inquiétudes ont été majorées en raison de l’hypothèse du rôle des agonistes des récepteurs du GLP-1 (AR GLP-1) qui pourraient amplifier le risque de cancer du pancréas au cours du diabète de type 2.
L’objectif de cette étude était d’évaluer l'incidence du cancer du pancréas lors d’un traitement par AR GLP-1 lors d’un suivi de 9 ans.
Cette étude de cohorte était basée sur une population de patients adultes (âgés de 21 à 89 ans) atteints de diabète de type 2 et assurés par la Clalit Healthcare Services, la plus grande organisation de santé mandatée par l'État en Israël. Ces personnes ont été suivies à partir de 2009, lorsque les AR GLP-1 sont devenus disponibles en Israël, jusqu'au diagnostic de cancer du pancréas, au décès, à l'âge de 90 ans ou à la fin du suivi (décembre 2017). Les données ont été analysées de juin 2022 à novembre 2023.
L'incidence du cancer du pancréas au cours du traitement par AR GLP-1 a été comparée à celle observée lors d’une insulinothérapie basale dans un modèle de Cox. Afin d’éviter le risque de biais par causalité inverse, l’analyse a été centrée sur les résultats obtenus entre la cinquième et la septième année après le début du traitement. En effet, un cancer du pancréas non encore diagnostiqué peut provoquer une élévation de la glycémie et de l’HbA1c et conduire à la prescription d’un AR GLP-1 ou d’une insuline basale.
Dans cette étude fondée sur 543 595 adultes vivant avec un diabète de type 2 (âge moyen 59,9 ± 12,8 ans, comportant 51 % de femmes), 33 377 patients (6,1 %) ont été traités par AR GLP-1 et 106 849 (19,7 %) par une insuline basale. Au total, 1 665 patients ont présenté un cancer du pancréas au cours du suivi.
Chez les nouveaux utilisateurs des AR GLP-1, le risque de cancer du pancréas était identique à celui de l’insulinothérapie durant la période allant de la cinquième à la septième année après le début du traitement (HR : 0,52 ; IC à 95% : 0,19-1,41).
Le risque de survenue d’un cancer du pancréas en cas d'utilisation des AR GLP-1 par rapport à l'insuline basale au cours de la cinquième année après le début du traitement était de 0,50 (IC à 95% : 0,15-1,71) et de 0,75 (IC à 95% : 0,37-1,53) après sept ans. Ces résultats ne sont pas modifiés par la prise en compte de toutes les caractéristiques de ces patients concernant l'âge, le genre, l'origine ethnique, les caractéristiques socio-démographiques, l'indice de masse corporelle, le tabagisme, les antécédents de pancréatite, les traitements par d'autres médicaments hypoglycémiants et la durée du diabète. Ces résultats permettent donc de conclure à l’absence de risque de cette classe médicamenteuse en ce qui concerne l’apparition d’un cancer du pancréas.
Dans cette étude de cohorte menée auprès d'adultes atteints de diabète de type 2, aucun élément n'a donc été observé en faveur d'une augmentation de l'incidence du cancer du pancréas sur les 7 ans suivant le début du traitement par AR GLP-1.
Ces résultats sont donc très rassurants mais une surveillance du risque de cancer du pancréas au-delà de 7 ans après le début du traitement reste néanmoins nécessaire.
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