Publié le 09 nov 2023Lecture 2 min
ESMO 2023 | CBNPC avec mutation driver stades localisés - L’alectinib, un anti-ALK de 3e G qui défie la chimiothérapie en adjuvant
Édouard AUCLIN, HEGP, Paris
L’étude ALINA testait 2 ans d’alectinib seul comparé à une chimiothérapie adjuvante à base de sels de platine chez les patients atteints d’un CBNPC de stade IB (≥ 4 cm) à IIIA (classification AJCC 7e édition) avec translocation ALK.
Le critère de jugement principal était la survie sans maladie testée de façon hiérarchique d’abord dans la population des stades II-IIIA puis dans la population totale de l’étude.
Au total, 257 patients ont été randomisés entre l’alectinib (n = 130) et la chimiothérapie adjuvante (n = 127). Il s’agissait majoritairement de stades II-IIIA (89 % et 91 % dans chaque bras) (figure 1).
Figure 1. Schéma de l’étude ALINA, d’après Solomon et al. ESMO 2023.
La survie sans maladie était significativement plus longue dans le bras alectinib (non atteinte vs 44,4 mois, HR : 0,24, IC95% : 0,13-0,45, p < 0,0001). Le taux de survie sans maladie à 36 mois était de 88,3 % dans la bras alectinib contre 53,3 % dans le bras chimiothérapie (figure 2).
Figure 2. Survie sans progression dans les stades II-IIIA de l’étude ALINA, d’après Solomon et al. ESMO 2023.
Les données de survie sans maladie n’étaient pas modifiée sur la population globale de l’étude (stades IB-IIIA). Le hazard ratio était constant dans chaque stade de la maladie (HR pour IB : 0,21, HR pour II : 0, 24, HR pour IIIA : 0,25) montrant donc un bénéfice équivalent pour chaque stade.
La survie sans maladie cérébrale était également plus longue dans le bras alectinib (HR : 0,22, IC95% : 0,08-0,58).
L’analyse des patients ayant progressé dans le groupe chimiothérapie (n = 49) montrait que 76 % d’entre eux ont reçu un anti-ALK à la progression.
Enfin le profil de tolérance était identique entre les groupes avec environ 30 % d’effets indésirables de G3-4. Dans le bras alectinib, 26 % des patients ont eu une réduction de la dose, et 5 % ont interrompu le traitement pour toxicité.
Les résultats de l’étude ALINA semblent identiques aux résultats préliminaires de l’étude ADAURA (Tsuboi et al. NEJM 2023). L’alectinib va probablement obtenir un accès précoce dans cette situation, et les données de survie globale sont attendues pour pouvoir confirmer que nous pouvons nous passer de la chimiothérapie dans cette population et savoir si 2 ans est une durée suffisante pour le traitement adjuvant.
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