Publié le 23 oct 2023Lecture 3 min
ESMO 2023 | Cancer de l’endomètre avancé dMMR/MSI-H - Amélioration de la qualité de vie globale sous dostarlimab + chimiothérapie
Sylvie LE GAC, Courbevoie
L'essai RUBY a randomisé les patients selon un rapport 1:1 pour recevoir un traitement par dostarlimab, un inhibiteur PD-1 associé au carboplatine/paclitaxel ou un placebo plus carboplatine/paclitaxel toutes les 3 semaines pendant 6 cycles suivis du dostarlimab ou d'un placebo en monothérapie toutes les 6 semaines pendant 3 ans maximum ou jusqu'à progression de la maladie.
Les résultats significatifs de l’étude de phase III RUBY (ENGOT-EN6-NSGO/GOG3031) présentés au mois de mars 2023 à Lugano et publiés dans le NEJM avaient enthousiasmé le Dr Mansoor Mirza, (oncologue, Rigshospitalet de l'hôpital universitaire de Copenhague, au Danemark), principal investigateur de l’étude (Mirza MR et al. 2023 ; 388 : 2145-58). « Il s'agit de la plus grande nouvelle pour les patientes atteintes d'un cancer de l'endomètre depuis plus de 30 ans », avait-il alors déclaré. En effet, l'ajout de l'immunothérapie à la chimiothérapie standard pour le traitement de première ligne du cancer de l'endomètre avancé ou en première récidive améliore de manière importante la survie sans progression (SSP) par rapport à la chimiothérapie seule, avec une indication précoce prometteuse d'une survie globale (SG) améliorée. Ce bénéfice se voyait surtout chez les patientes présentant un cancer de l’endomètre avec des mécanismes d’instabilité microsatellitaire élevée (MSI-H) ou défaillance de réparation de l’ADN conduisant à des mésappariements (dMMR).
La défaillance du système de réparation de l’ADN (dMMR) induit une augmentation de la charge mutationnelle et des néo-antigènes dans les tumeurs. Le phénotype MSI est plutôt prédictif d’une réponse favorable à l’immunothérapie.
Pour rappel, la SSP médiane globale était de 11,8 mois chez les patientes traitées par le dostarlimab et une chimiothérapie standard (carboplatine et paclitaxel), contre 7,9 mois chez ceux traités par une chimiothérapie standard et un placebo (risque relatif [HR] 0,64 ; intervalle de confiance [IC] 0,507-0,800, p < 0,0001). Chez les patientes présentant des tumeurs avec une réparation déficiente des mésappariements (dMMR) ou une forte instabilité des microsatellites (MSI-H), la SSP n'a pas pu être estimée dans le groupe immunothérapie+chimiothérapie car trop peu de cancers ont progressé au cours du suivi de 25 mois. Chez ces patientes dMMR ou MSI-H, 61,4 % n'avaient pas progressé après deux ans, contre 15,7 % dans le groupe ayant reçu une chimiothérapie seule. En revanche, la SSP était de 7,7 mois dans le groupe chimiothérapie + placebo (HR 0,28 ; IC 0,162-0,495, p < 0,0001). Une analyse exploratoire des résultats chez des patients atteints de tumeurs avec réparation des mésappariements (MMRp) ou stables sur le plan microsatellitaire (MSS) a montré une SSP de 9,9 mois et 7,9 mois, respectivement (HR : 0,76 ; IC 0,592-0,981, NA).
À l’ESMO 2023, selon les évaluations rapportées par les patientes, atteintes de tumeurs dMMR/MSI-H, et réalisées à J1 de chaque cycle et à toutes les visites de suivi, des améliorations ont été rapportées en termes de qualité de vie globale (QdV) (+3,0), des émotions (+9,2), de relations sociales (+6,1) et sur l’intensité de la douleur (-3,0). En effet, une amélioration des douleurs dorsales/pelviennes a été observée, comme le montre une réduction moyenne de -10,8 du score EORTC QLQ-EN24 entre le début et la fin du traitement (figure).
© ESMO 2023
BL : Baseline ; EOT : End of treatment ; D : dostarlimab ; CP : carboplatine/paclitaxel
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