Publié le 03 mai 2023Lecture 2 min
LLC, lymphome à cellules du manteau, macroglobulinémie de Waldentröm - Utilisation de l’ibrutinib en situation réelle
D’après le poster de Sylvain Choquet, Clarisse Marchal, Flore Jacoud, Nahid Macher, Manon Belhassen, Marine Deslandes, Gérard De Pouvourville, Vincent Lévy – SFH, 29-31 mars 2023*
Une étude observationnelle rétrospective, OSIRIS, basée sur des données du Système national des données de santé (SNDS), a déterminé dans la vraie vie les caractéristiques des patients atteints de leucémie lymphoïde chronique, lymphome à cellules du manteau et de macroglobulinémie de Waldentröm, traités par ibrutinib. Il semble que l’utilisation de cet iBTK, dans un contexte de vie réelle chez les patients âgés avec une LLC et des comorbidités CV, soit compatible pour une majorité (60 %) des patients.
Jusqu’alors, le nombre et les caractéristiques des patients traités par ibrutinib, inhibiteur de la protéine tyrosine kinase de Bruton, en France dans la vie réelle étaient inconnues et ils devaient être déterminés, ainsi que le schéma de traitement dans la vie réelle. C’est ce qui a motivé la conduite d’une étude observationnelle rétrospective OSIRIS sur l’utilisation de l’ibrutinib en vie réelle en France qui se base sur des données du SNDS (Système National des Données de Santé).
Six mille quatre-vingt-trois patients (âge médian de 71,4 ans), majoritairement des hommes, dont près de la moitié d’entre eux présentaient une leucémie lymphoïde chronique (LLC), 13,9 % un lymphome à cellules du manteau (LMC), 13,8 % une maladie de Waldenström (MW), 26,7 % des patients n’étaient classés dans aucune de ces hémopathies malignes. La durée médiane de suivi était de 16,2, 9,5 et 15,2 mois pour les patients atteints de LLC, LMC et MW, respectivement.
L'indice de comorbidité de Charlson était de 5 ou plus (47,6 % des patients avaient une maladie cardiovasculaire et 21,5 % une tumeur solide). La grande majorité des patients avaient reçu de l’ibrutinib en 2e ligne ou plus. Le temps médian jusqu’à l’arrêt définitif ou le décès était de 11,2 mois chez les patients atteints de LMC et n’a pas été atteint chez les patients de LLC et de MW. La probabilité d’un changement de traitement ou de décès à 12 mois était de 21 %, 41 %, et 21 % chez les patients atteints de LLC, LMC, et MW, respectivement.
Parmi les patients atteints de LLC, 8 % d’entre eux ont été hospitalisés pour un événement cardiovasculaire (fibrillation atriale, insuffisance cardiaque…) ou hémorragique, dans un délai médian d’apparition de six mois après le début de traitement par ibrutinib. Soixante pour cent des patients LLC ont eu une nouvelle délivrance d’ibrutinib après cette hospitalisation (figure).
Pour les auteurs de ce travail, c’est l’une des plus grandes cohortes de patients sous ibrutinib au monde fournissant des données utiles sur l’utilisation de l’ibrutinib dans la vie réelle. Basée sur les données du SNDS, les données sur les résultats cliniques font défaut. Toutefois, la taille et la représentativité permettent de soutenir l’utilisation de l’ibrutinib dans un contexte de vie réelle chez les patients âgés avec des comorbidités CV.
De nouvelles générations d’iBTK sont aujourd’hui disponibles avec de meilleurs profils de toxicité cardiovasculaire. Des études de vraies vies devront également être réalisées pour connaître les caractéristiques des patients traités par ces nouveaux médicaments et les rapprocher de ceux obtenus avec l’ibrutinib.
© Blood 2022 ; 140(Suppl1) : 9898-9.
Sylvie LE GAC, Paris
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